Avec Parasite, Bong Joon-Ho signe un jeu de massacre en forme de thriller, une fable sociale fun et très politique. Un retour en Corée et au sommet de son art.
Ce film porte le label L'Autre Regard des Cinémas Pathé et Gaumont.
En deux films (ses deux premiers, Barking Dog et Memories of Murder), Bong Joon-ho est devenu un auteur star de son pays et un chouchou de la critique internationale, imposant sa maîtrise formelle et son ton satirique et observant sans concession la nature humaine, sa part de ridicule, de mystère et de violence, de manière presque stupéfaite. Il a ensuite creusé ce sillon dans des chefs-d’oeuvre de genres. À chaque fois, le schéma était identique : à partir de micro-drames humains, Bong Joon-ho construit des fictions explosives échappant à la norme, investissant le polar (Memories of Murder), le film de monstre (The Host) et le mélo (Mother) pour mieux tisser ses épopées kafkaïennes et très politiques. Après deux escapades internationales (sa fable SF Snowpiercer et son drame écolo Okja), Bong Joon-ho revient sur son territoire de prédilection, la Corée, avec un film qui se déroule quasiment en huis clos, et qui reprend la tradition coréenne du « film de maison ». Métaphore virtuose, jeu de massacre jouissif, Parasite est une fable sociale qui raconte comment une drôle de famille sans le sou investit progressivement la maison d’un couple très fortuné, provoquant le chaos et déclenchant un engrenage de violence folle. On n’en dira pas plus pour préserver les multiples rebondissements d’un film dont une partie du plaisir repose précisément sur les effets de surprises. On se contentera de dire que le cinéaste retrouve son acteur fétiche Song Kang-ho, ses personnages totalement dépassés, et surtout sa lecture hyperpolitique mais burlesque de la société et de l’être humain. Drôle, violent et incroyablement filmé, Parasite qui vient de remporter la Palme d'Or de la 72ème édition du Festival de Cannes confirme que Bong Joon-ho est l’un des cinéastes les plus percutants du moment.
Découvrez la bande-annonce du film :
Les 3 bonnes raisons d'y aller :
1. Pour les retournements inattendus
Une fois l’entrée de la maison des Park franchie, impossible de faire marche arrière… Bong Joon-ho façonne un huis clos plein de suspense, où cohabitent personnages dissimulateurs et secrets derrière les portes.
2. Pour la mise en scène détonnante
Bong Joon-ho joue avec les genres, du thriller au polar, et saupoudre cette tragédie en trois actes de son humour noir. Une « comédie sans clowns » autant qu’une « tragédie sans méchants », selon les propres mots du réalisateur.
3. Pour la satire sociale
Parasite livre une critique acerbe du capitalisme et de ses inégalités à travers ces protagonistes des deux classes « entraînés dans une situation où le moindre dérapage peut provoquer une fracture irrémédiable ».